A qui donner zakat al maal selon la sounnah

Qui peut recevoir la zakat al maal selon le Coran ?

Ce qu’il faut retenir de l’article : La zakat al maal, troisième pilier de l’islam, impose une redistribution précise de 2,5% des épargnes excédant le nissab (85g d’or) à 8 catégories de bénéficiaires définies dans le Coran. Cette structure garantit une solidarité ciblée, allant des pauvres aux voyageurs en détresse, en passant par les endettés et les projets bénéfiques pour la communauté musulmane.

Qui peut recevoir la zakat al maal selon les enseignements du Coran ? Une interrogation essentielle pour respecter cette obligation spirituelle et sociale. La zakat al maal, fixée à 2,5% du patrimoine dépassant le seuil du nissab (85g d’or) après une année lunaire (hawl), s’adresse à huit groupes clairement définis : des al-fuqara (pauvres) aux ibn al-sabil (voyageurs en détresse), en passant par les al-masakin (nécessiteux) ou les al-gharimin (endettés). Découvrez qui est éligible, pourquoi certaines catégories sont souvent méconnues, et comment éviter les pièges d’une distribution inappropriée pour maximiser l’impact de votre don.

Qu’est-ce que la zakat al maal ?

La zakat al maal, troisième pilier de l’islam, incarne à la fois un devoir spirituel et un outil de justice sociale. Contrairement à la sadaqa, libre et non réglementée, elle s’impose aux musulmans. Ce mécanisme garantit un soutien régulier aux plus vulnérables, renforçant la cohésion communautaire.

Elle s’applique aux espèces, or, argent, investissements et bénéfices commerciaux, à condition qu’ils soient détenus pendant une année lunaire complète (hawl). Le seuil minimal, le nissab, correspond historiquement à 85 grammes d’or pur (environ 9 000 $). Ce prélèvement annuel purifie les biens et lutte contre l’accumulation excessive, en redistribuant les richesses de manière structurée.

Comment se fait le calcul de la Zakat al-Maal ?

Le calcul de la Zakat al-Maal repose sur une évaluation précise des biens qu’un musulman possède depuis une année lunaire complète. Lorsque la valeur totale atteint le nissab, l’équivalent de 85 grammes d’or, il est alors tenu de verser 2,5 % de cette richesse. Ce calcul englobe les économies, les comptes bancaires, les revenus d’investissement, les actions, les métaux précieux ou encore les bénéfices commerciaux. L’objectif est d’alléger la charge des plus fragiles tout en purifiant ses biens, selon les enseignements du Prophète ﷺ.

Pour faciliter cette démarche, Human Appeal, une association reconnue pour son action humanitaire et son accompagnement des donateurs dans la pratique de la zakat, met à disposition fidèles un outil qui permet le calcul de zakat al maal conformément à la jurisprudence islamique.

Qui doit s’acquitter de la zakat al maal ?

camp de refugiés
  • Être musulman, pubère et sain d’esprit, conscient de ses responsabilités religieuses.
  • Détenir une richesse égale ou supérieure au nissab, seuil fixé à 85 grammes d’or.
  • Conserver ces biens pendant une année lunaire complète (hawl), même si leur valeur varie.

Les actifs essentiels (résidence principale, voiture) sont exclus. Si la date exacte du dépassement du nissab est inconnue, une estimation approximative est autorisée. Cette approche cible les individus économiquement stables, en évitant de surcharger les ménages fragiles.

Les 8 catégories de bénéficiaires de la zakat définies par le coran

La zakat al maal, obligation islamique, suit des règles strictes du Coran (sourate 9, verset 60). Ces huit catégories ciblent les plus vulnérables, combinant spiritualité et solidarité sociale. La distribution locale est prioritaire, sauf exceptions.

Catégorie de bénéficiaireTerme arabeDescription brève
Les pauvresAl-FuqaraRessources inférieures au seuil de subsistance (nissab).
Les nécessiteuxAl-MasakinRevenus insuffisants, sans mendicité.
Collecteurs de la zakatAl-‘Amilin ‘AlayhaGestion de la zakat, rémunération sur les fonds.
Cœurs à rallierAl-Mu’allafati QulubuhumSoutien à des convertis ou non-musulmans influents.
Affranchissement des captifsFi Al-RiqabVictimes d’exploitation moderne, pas uniquement historique.
Personnes endettéesAl-GhariminAide pour dettes légitimes (ex. soins médicaux).
Dans le sentier d’AllahFi SabilillahProjets éducatifs ou sanitaires pour la communauté.
Voyageur en détresseIbn Al-SabilPersonnes sans moyens temporairement durant un voyage.

1. Les pauvres (al-fuqara)

Les pauvres (al-fuqara) vivent sous le seuil de pauvreté (nissab). Exemple : une veuve sans revenu, dépendant d’autrui pour nourrir ses enfants. La zakat locale est privilégiée.

2. Les nécessiteux (al-masakin)

Les nécessiteux (al-masakin) ont des revenus insuffisants pour leurs dépenses. Exemple : un ouvrier agricole dont le salaire ne couvre pas les soins d’un enfant malade. Leur dignité est respectée.

3. Les collecteurs de la zakat (al-‘amilin ‘alayha)

Les collecteurs (al-‘amilin ‘alayha) gèrent la zakat. Exemple : une ONG en Somalie vérifiant l’éligibilité avant distribution, garantissant une gestion transparente.

4. Les cœurs à rallier (al-mu’allafati qulubuhum)

Cette catégorie inclut les convertis ou non-musulmans influents. Exemple : des projets interreligieux en Arabie Saoudite, renforçant la cohésion sociale.

5. L’affranchissement des captifs (fi al-riqab)

Autrefois pour libérer des esclaves, elle aide aujourd’hui les victimes d’esclavage moderne. Exemple : une association en Libye libérant des migrants exploités.

6. Les personnes endettées (al-gharimin)

Les endettés (al-gharimin) reçoivent de l’aide pour des dettes légitimes. Exemple : un entrepreneur syrien ruiné par la guerre, soutenu après des urgences médicales.

7. Dans le sentier d’Allah (fi sabilillah)

Historiquement liée au djihad, cette catégorie finance aujourd’hui des écoles ou des puits. Exemple : une fondation en Afghanistan soutenant les orphelins via l’éducation coranique.

8. Le voyageur en détresse (ibn al-sabil)

Le voyageur (ibn al-sabil) manque de ressources temporairement. Exemple : un pèlerin victime d’un vol à Djeddah, aidé pour rentrer chez lui.

Qui ne peut pas recevoir la zakat al maal ? les règles à connaître

Les personnes exclues du droit à la zakat

La zakat al maal, destinée aux plus démunis, obéit à des règles strictes pour garantir sa légitimité religieuse et son impact social.

  • Les personnes riches : Celles dépassant le Nissab (85g d’or ou équivalent) ne peuvent en bénéficier. La zakat cible les personnes en précarité, non les riches.
  • Les capables de travailler sans le faire : La zakat n’est pas destinée à ceux évitant l’effort sans motif valable (maladie, circonstances exceptionnelles admises).
  • Les descendants du Prophète (Ahl al-Bayt) : Interdiction fondée sur un hadith du Prophète (saws) : « La zakat n’est pas permise pour la famille de Muhammad. » Leur dignité est protégée par d’autres formes d’aide.
  • Les non-musulmans : Sauf les « cœurs à rallier » (Al-Mu’allafah Qulûbuhum), comme les nouveaux convertis ou figures influentes pour renforcer la communauté musulmane.
  • Les ascendants et descendants directs : Parents, enfants ou grands-parents sont exclus, car leur soutien est un devoir familial, non une aumône religieuse.

Le cas particulier du don à la famille

La zakat à sa famille proche suit des règles précises. Il est interdit de verser sa zakat à ceux dont on doit subvenir aux besoins, selon l’unanimité des oulémas.

Cependant, les membres éloignés (frères, cousins, etc.) peuvent en bénéficier s’ils remplissent les critères (pauvreté, dettes) et ne dépendent pas du donateur. Par exemple, un cousin sans emploi peut en bénéficier si éligible, renforçant les liens familiaux.

Pour l’épouse, deux cas : il est interdit de lui donner sa zakat pour ses besoins quotidiens (nourriture, logement), car le mari doit les couvrir. En revanche, si elle contracte une dette personnelle (projet professionnel non lié aux obligations conjugales), le mari peut l’aider via la zakat, si cette dette ne relève pas de ses responsabilités légales. Cette souplesse reflète l’adaptabilité de la charia, comme le souligne Ibn Taymiyyah.

Comment s’assurer que votre zakat est donnée correctement ?

humanitaire

La Zakat al Maal, obligatoire pour tout musulman possédant le nissab, repose sur deux piliers : une intention claire (niyyah) et une vérification de l’éligibilité du bénéficiaire.

L’importance de l’intention (niyyah) et de la vérification

La Zakat doit être versée avec l’intention explicite de s’acquitter de son devoir religieux. Sans cette niyyah au moment du don, l’acte perd sa valeur spirituelle. Le Coran (9:60) définit huit catégories de bénéficiaires, comme les faqîr (pauvres) et miskîn (nécessiteux). Donner à ses enfants ou parents est interdit, car leur prise en charge est une obligation familiale.

Ignorer ces règles expose à deux risques : l’acte n’est pas valide et les fonds échappent aux plus vulnérables. Par exemple, verser sa Zakat à un non-musulman ou à une personne aisée rend le don invalide.

La priorité de la distribution locale

La Sunna place la distribution locale en priorité, comme l’envoi de Muadh au Yémen pour redistribuer sur place. Cela renforce la solidarité communautaire et garantit un usage immédiat des ressources. Le transfert est autorisé uniquement en cas de détresse aiguë ailleurs (catastrophe) ou en absence de bénéficiaires locaux, pour éviter les détournements.

Faire confiance aux organismes de collecte

Les associations certifiées, comme Human Appeal, offrent une solution fiable. Elles identifient les ayants droit, évitent les fraudes et investissent dans des projets (santé, éducation). Selon les directives du Fiqh, choisissez des organismes transparents et conformes à la Charia pour garantir la validité de votre don.

FAQ – A qui donner la Zakat al Maal

Qui peut bénéficier de la zakat al maal ?

La zakat al maal est destinée à huit catégories citées dans le Coran (Sourate 9, verset 60) : les pauvres (al-fuqarâ’), les nécessiteux (al-masâkîn), les collecteurs de zakat (al-‘âmilîn), ceux dont les cœurs sont à rallier (al-mu’allafati qulubuhum), les esclaves à libérer (fî ar-riqâb), les endettés (al-gharimîn), dans le sentier d’Allah (fî sabîlillâh) et le voyageur en détresse (ibn as-sabîl). La distribution doit respecter ces catégories.

La femme doit-elle donner la Zakat al Maal sur ses biens personnels ?

Oui, si ses biens atteignent le nissab et sont détenus pendant un an lunaire (hawl). Sont concernés : économies, bijoux en or non portés, investissements, etc. Le nissab se calcule généralement sur 85 g d’or (ou 595 g d’argent, selon l’avis suivi). Les biens d’usage (meubles, électroménagers) sont exclus. La zakat est un devoir individuel, indépendant de la situation conjugale.

Peut-on utiliser la Zakat pour construire une mosquée ?

En principe, la zakat est destinée aux huit catégories humaines, pas aux bâtiments. Certains avis incluent des projets d’intérêt communautaire sous fî sabîlillâh (par ex. éducation islamique) si les besoins prioritaires (pauvres, endettés) sont couverts et si le bénéfice est directement accessible aux fidèles. Les dons pour construire ou entretenir une mosquée relèvent plutôt de la sadaqa (charité volontaire), pas de la zakat obligatoire.

Quel est le taux de zakat applicable pour 2025 ?

Le taux reste 2,5 % du patrimoine imposable. Le seuil d’assujettissement dépend du nissab calculé sur 85 g d’or. Exemple : si 1 g d’or vaut 50 €, le nissab est de 4 250 € et la zakat due sur ce montant est de 106,25 €.

Peut-on offrir sa zakat à un membre de sa famille ?

Il est interdit de verser la zakat à ses ascendants (parents, grands-parents) et descendants (enfants, petits-enfants) car leur entretien vous incombe. En revanche, des proches collatéraux (frères, sœurs, cousins) peuvent en bénéficier s’ils sont éligibles (pauvres, endettés, etc.) et non à votre charge.

Est-il autorisé de verser sa zakat à son frère ?

Oui, si votre frère est éligible (pauvre, nécessiteux, endetté, etc.) et qu’il n’est pas à votre charge légale. C’est même recommandé lorsque cela renforce les liens familiaux tout en respectant les catégories prévues.

Comment déterminer si l’on est redevable de la zakat ?

Trois conditions : (1) être musulman, majeur et sain d’esprit ; (2) posséder une richesse atteignant le nissab (85 g d’or ou équivalent) ; (3) maintenir ce seuil pendant un an lunaire (hawl). Si, à l’issue de l’année, vos avoirs restent au-dessus du nissab, vous versez 2,5 %.

À quel moment la zakat al maal devient-elle obligatoire ?

Elle devient exigible quand vos biens imposables dépassent le nissab et le restent sur un an lunaire complet. Exemple : 10 000 € conservés 12 mois lunaires ⇒ zakat de 250 €. Exceptions : produits agricoles (à la récolte) et rikâz (trésors trouvés, 20 % immédiats).

Puis-je offrir ma zakat à mon fils ?

Non. Les descendants directs (comme votre fils) relèvent de votre obligation d’entretien. En cas de détresse, aidez-le via la sadaqa (charité volontaire) ou d’autres fonds, mais pas avec la zakat obligatoire.

Une femme peut-elle donner sa zakat à son mari ?

Oui, si le mari est éligible (pauvre, nécessiteux, endetté, etc.). La femme n’ayant pas d’obligation légale de subvenir à ses besoins, elle peut lui verser sa zakat si les critères coraniques sont remplis et que la situation de besoin est avérée.

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